| Cardiologie, médecine d'urgence Abrév. Bloc auriculo-ventriculaire. * bloc : du néerlandais bloc, de langlais block, masse lourde et solide qui empêche tout passage ; * auriculo : du latin auricula {auricul(o)-, -auriculaire}, petite oreille, relatif au petit doigt de la main (ainsi nommé car sa petitesse fait quon peut lintroduire dans loreille), ou à loreillette ; * ventriculaire : du latin ventriculus (cardis) {ventricul(o)-, -ventriculaire}, petit ventre (du cur) se rapporte au ventricule, quil soit du cur, du cerveau ou du larynx. Pour bien comprendre ce qu'est un bloc auriculoventriculaire (ou BAV), il faut connaître le tissu nodal et la localisation de ses principaux centres et faisceaux conducteurs. Le tissu nodal dans le cur Sur ce schéma, on voit que les ondes électriques responsables de la contraction du myocarde (muscle cardiaque) sont générées par un groupe particulier de cellules que l'on appelle nud sinusal ou nud de Keith et Flack ou nud sinoauriculaire. Les courants sont ensuite transmis à une structure identique située entre oreillettes et ventricules : le nud septal (de septum : cloison) ou nud d'Ashoff-Tawara ou nud auriculoventriculaire ou atrioventriculaire, qui provoque la contraction des oreillettes et transmet ensuite ces courants cardiaques au faisceau de His et provoque la contraction des ventricules. C'est à ce niveau que se fait le bloc auriculoventriculaire. Compte tenu de la position anatomique des différents éléments du tissu nodal, c'est d'abord l'oreillette droite qui se contracte, puis la gauche et enfin les deux ventricules. Un dysfonctionnement de ce tissu nodal ou de l'un de ses éléments provoque des troubles du rythme, dont certains cas extrêmes nécessitent la pose d'un stimulateur cardiaque ou pace maker. A noter que ce tissu nodal est en fait du tissu nerveux (intrinsèque) cardiaque. Le premier nud et en même temps point de départ des ondes, donne au cur un rythme de base de 120 contractions par seconde. Le deuxième nud (septal) a une fréquence de 70 par seconde et tout le tissu nodal est sous le contrôle du système nerveux extrinsèque du cur (nerfs orthosympathiques et pneumogastriques). Le bloc auriculoventriculaire (ou atrioventriculaire) est un trouble majeur du rythme cardiaque, qui se traduit par un ralentissement, voire un arrêt total de la conduction des potentiels cardiaques entre les oreillettes et les ventricules, ou plus exactement entre le noeud auriculoventriculaire (Ashoff-Tawara) et le faisceau de His. C'est le plus fréquent des blocs cardiaques. S'il est incomplet ou partiel, il peut ne provoquer qu'un simple ralentissement des ondes, alors que s'il est complet ou total, les ventricules vont battre de façon indépendante. Les cardiologues distinguent plusieurs degrés : dans le bloc de premier degré ou bloc de Mobitz type I, tous les potentiels sinusaux passent, mais avec un temps PR un peu plus long que la normale ; dans le bloc de deuxième degré ou bloc de Mobitz type II, certaines ondes sinusales sont bloquées et n'arrivent pas aux ventricules : certains QRS n'apparaissent pas ; dans le troisième degré, le blocage est complet et les rythmes auriculaires et ventriculaires sont indépendants, celui des ventricules étant plus lent que celui des oreillettes. © Georges Dolisi |