Immunologie allergologie, génétique, recherche médicale - N. m. Du latin deficiens, de deficere [-déficience, -déficient, -déficit], manquer. Connu aussi sous l'abréviation DICS-X (pour le chromosome X). Au niveau clinique (phénotype macroscopique), le DICS-X se manifeste dès la naissance, par l'absence de défenses immunitaires de l'organisme contre les maladies provenant d'une éventuelle agression bactérienne ou virale. Ces enfants sont alors obligés de vivre isolé dans une bulle stérile (="enfants bulles"). Au niveau cellulaire (phénotype cellulaire), on note une incapacité de cellules précurseurs, de la moelle osseuse, de se différencier en lymphocytes T (LT) et en cellules natural killer (NK). Enfin, au niveau moléculaire (phénotype moléculaire), on a trouvé une modification anormale de la chaîne polypeptidique gamma-c de certains récepteurs de cytokines, présents à la surface des cellules précurseurs des lymphocytes T et cellules NK. De ce fait, ces récepteurs inexistant ou inopérant, ne peuvent recevoir de signaux (interleukines) et transmettre aux cellules précurseurs des messages essentiels à leur transformation en lymphocytes T et cellules NK (= transduction du signal impossible). En l'absence de donneur compatible pour une greffe de moelle osseuse et sachant à quoi est dû le phénotype clinique d'un enfant atteint de DICS-X, il faut envisager un traitement permettant de remplacer le gène défectueux en cause, par thérapie génique, afin d'obtenir la guérison. On emploie un vecteur rétroviral pour procéder à une thérapie génique ex-vivo. Si les cellules souches hématopoïétiques intègrent dans leur génome le gène thérapeutique ("gène-médicament") alors ces cellules devraient : présenter un avantage de survie sur les cellules non modifiées génétiquement et pouvoir reconstituer un stock de lymphocytes T et de cellules NK. Le transfert de gène opéré lors de la thérapie génique somatique ex-vivo explique l'apparition, chez les enfants traités, de nouveaux lymphocytes T et de nouvelles cellules NK dans le sang. Seule la lignée des cellules traitées porte le "gène-médicament". Après vaccination par l'anatoxine diphtérique, tétanique et les virus de la polio, les enfants ont développé une réponse immunitaire normale. Les nouveaux lymphocytes sont capables de répondre à un agent viral ou bactérien. C'est le premier exemple de réussite dans le domaine de ma thérapie génique appliquée à l'homme.