| Médecine biologique, toxicologie, néphrologie N. m. * syndrome : du grec sundromê , concours, réunion ; ensemble des symptômes qui caractérisent une maladie ; * hémo : du grec haima, {-émie, héma-, hémat(o)-, hémo-} : relatif au sang ; * lytique : du grec lusis {lys(o)-, -lys, lysi-, -lyse, -lytique, -lysine}, dissolution ; * urémique : du grec oûron {uro-, urée, -urie, -urèse, -urétique}, urine. [Angl. : HUS - Hemolytic uremic syndrome] Escherichia coli est une bactérie en forme de bâtonnet, donc un bacille. Pour plus de détails et quelques exemples de maladies dues à des bacilles, voir la page bacillo.htm. E. coli fait partie est colibacilles, c'est-à-dire qu'il est normalement présent en grande quantité dans le tube digestif des hommes, des autres mammifères et animaux homéothermes (improprement appelés animaux à sang chaud). La grande majorité des souches de E. coli sont sans danger, voire même utiles dans notre tube digestif, mais certaines d'entre elles sont pathogènes, provoquant régulièrement des TIA (toxi-infections alimentaires) pouvant être particulièrement graves. ECEH fabrique des shigatoxines et des verotoxines, molécules cytotoxiques produites par certaines bactéries. Ce pouvoir destructeur a été montré sur les cellules "Vero" extraites du rein du singe Cercopithecus aethiops (ou singe vert africain), ce qui explique le nom de verotoxine (vero est en esperanto, la contraction de Verda reno qui signifie rein vert). Après une durée d'incubation moyenne de 3 à 8 jours, ces toxines sont responsables de douleurs abdominales, vomissements, fièvres et même hémorragies digestives. La guérison intervient généralement après une dizaine de jours, mais chez les jeunes enfants et les personnes âgées qui sont les plus fréquemment touchés par cette TIA, l'infection peut aboutir à un SHU ou syndrome hémolytique urémique, qui se caractérise par une défaillance rénale aigue, nécessitant la mise du patient sous hémodialyse, ainsi qu'une anémie hémolytique et une thrombopénie, plus rarement des AVC (accidents vasculaires cérébraux) et un coma. Dans plus de 4 cas sur 5, la contamination a pour origine la consommation d'aliments souillés par des déjections animales ou préparés avec de l'eau contaminée, consommés crus ou mal cuits : viandes hachées, lait cru, graines germées, crudités. * Le sérotype responsable des épidémies passées est E coli O157:H7 où la lettre O représente l'antigène somatique ou lipopolysaccharidique de la paroi bactérienne, H l'antigène flagellaire. La meilleure façon de se protéger de cette TIA consiste à cuire les aliments de façon que la température "à cur" atteigne au moins 70°C. * Le sérotype de ECEH qui a créé une épidémie en Allemagne en mai 2011, puis qui s'est étendu à plusieurs pays : Suède, Danemark, Royaume-Uni, Pays-Bas, France, est E coli O104:H4. Après avoir suspecté les concombres espagnols, puis des graines germées (haricots mungos ou graines de soja) entre autres, il n'y a toujours pas de certitude concernant l'origine de ces E. coli pathogènes. En Juillet 2011, cette épidémie a fait plus de 3 000 malades, dont une bonne centaine avec séquelles rénales et au moins 37 morts. Parmi ses particularités, ce sérotype de ECEH atteint surtout les adultes et est d'origine végétale. © Georges Dolisi |