Dictionnaire médical

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Syndrome de compression du défilé costoclaviculaire

Rhumatologie, orthopédie, kinésithérapie N. m. * syndrome : du grec sundromê , concours, réunion ; ensemble des symptômes qui caractérisent une maladie ; * défilé : du latin filum, qui a de nombreux sens, avec ici celui de passage étroit ; * costo : du latin costa {costo-, -costal, côte}, relatif aux os allongés et courbes qui forment la cage thoracique ; * claviculaire : du latin clavicula {clavicul(o)-}, petite clef, relatif à la clavicule, petit os en forme de S qui relie l’épaule au sternum, mais aussi relatif à la cheville. Les synonymes de ce syndrome sont nombreux, entre autre : s. de la traversée thoracobrachiale, s. du défilé costoscalénique, s. du défilé scalénique, s. du défilé cervico-thoraco-brachial, s. de compression du défilé costoclaviculaire, s. des scalènes, s. du scalène antérieur, s. de la côte cervicale. Ce syndrome canalaire est dû au fait que le plexus brachial (1) ou la veine sous-clavière sont comprimés par une apophysomégalie (2), ou par une côte cervicale surnuméraire (3), ou par un passage trop étroit entre les muscles scalènes (4), entre autres facteurs susceptibles d'exercer une compression. Les symptômes de ce syndrome vont de la "simple" gêne à des douleurs violentes, d'origine neurologique et vasculaire, associant des engourdissements du membre supérieur ou d'une partie du membre (essentiellement l'avant-bras, la main et les doigts : auriculaire et annulaire), un manque de force musculaire, des crampes et/ou des œdèmes, parfois une diminution du pouls radial et de la circulation sanguine dans le membre, voire même la formation de thromboses ou caillots. Ce syndrome atteint le plus souvent des femmes jeunes et devient paroxystique dans certaines positions de l'épaule qui augmente le phénomène de compression. A noter que le syndrome de Raynaud peut être une conséquence d'un tel déficit de circulation sanguine. (1) Plexus brachial : * plexus : du latin plexum, de plectere [plexus], entrelacer, relatif à un réseau de vaisseaux sanguins ou de nerfs anastomosés ; * brachial : du grec brakhiôn ou du latin brachium [brachi(o), -brachie], bras. C'est un entrelacement de nerfs issus des branches antérieures des quatre derniers nerfs cervicaux et du premier nerf dorsal et qui assurent l'innervation sensitive et motrice de tout le membre supérieur. Ce plexus brachial s'étend de la colonne vertébrale jusqu'au creux axillaire (creux de l'épaule). (2) Apophysomégalie : * apo : du grec apo [apo-], à partir de, avec la notion d’éloignement ; * physo : du grec phusis [-physe], production, croissance, saillie, structure organique ; * mégalie : du grec megalê [mégalo-, mégalie], grand. L'apophysomégalie est une excroissance anormalement développée d'une apophyse transverse d'une vertèbre, généralement la C7 (septième et dernière vertèbre cervicale) dans le cas de ce syndrome. Cette excroissance peut être importante et jouer alors le même rôle qu'une côte surnuméraire, placée au-dessus de la première (vraie) côte dorsale et entravant le passage normal des nerfs et vaisseaux sanguins du plexus brachial. C'est ce qui explique les douleurs et anomalies nerveuses (sensibilité et motricité), mais aussi les symptômes circulatoires, comme un pouls radial et une circulation sanguine distale ralentis. (3) Côte cervicale : * côte : du latin costa [cost(o)-, -costal, côte], relatif aux os allongés et courbes qui forment la cage thoracique ; * cervicale : du latin cervix, cervicis [cervic(o)-], relatif au cou, à la nuque. La côte cervicale est une anomalie osseuse, parmi d'autres, relativement commune, surtout chez les femmes. Elle apparaît au niveau des vertèbres cervicales (vertèbres du cou), le plus souvent au niveau de C7, plus rarement en C6 ou C5. En fait, une côte cervicale résulte de l'hypertrophie ou hyperplasie d'une apophyse transverse, qui s'allonge de façon pathologique. Neuf cas sur dix sont asymptomatiques, mais cette affection peut provoquer des sensations anormales dans les bras (appelées paresthésies brachiales) comme des fourmillements, engourdissements, raideurs, voire douleur, mais aussi dans les mains et le cou. Le diagnostic de la côte cervicale est évident en radiologie mais, dans certains cas, l'IRM (imagerie par résonance magnétique) peut mettre en évidence une véritable liaison de type fibreux entre la côte cervicale et la première côte dorsale. Syn. : méga-apophyse transverse. Plusieurs patients ont remarqué que les symptômes apparaissent surtout lorsqu'ils lèvent les bras, car ce mouvement peut comprimer certaines structures nerveuses ou vasculaires. Le traitement repose sur la rééducation fonctionnelle ou, lorsque les algies (douleurs) cervicobrachiales sont importantes, sur la chirurgie. (4) Scalène, scalénique : * scalène : du latin scalenus, du grec skalênos, oblique ; se dit de trois muscles (obliques) inspirateurs, tendus entre les vertèbres cervicales et les deux premières paires de côtes. Les trois muscles scalènes, antérieur, moyen et postérieur, partent respectivement des vertèbres cervicales C3-C6, C2 à C7, C4 à C6 et s'insèrent sur les deux premières paires de côtes. Ce sont des muscles profonds de la région antérolatérale du cou. Ils interviennent dans l'inspiration (muscles élévateurs des côtes) mais aussi dans les flexions de la tête et sont innervés par les branches antérieures des nerfs cervicaux.

© Georges Dolisi
 
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