Infectiologie, médecine hospitalière N. f. * super : du latin super, au-dessus, sur ; * bactérie : du latin bacterium, créé en 1838 sur le grec baktêria {bactéri(o)-, bactérien}, bâton, relatif aux bactéries. NDM-1 : New Delhi Métallo-bêta-lactamase. * lact(o)- : du latin lac, lactis [lact(o)-, -lactine], lait ; * ame : du suffixe -ame qui, en chimie, désigne une amide cyclique ; * ase : du suffixe -ase, -asie, qui signifie enzyme, synonyme de diastase. Cette abréviation caractérise certaines entérobactéries qui ont acquis une mutation de leur ADN leur faisant fabriquer une enzyme appelée NDM-1. C'est en 2009 que Timothy WALSH (Université de Cardiff, Royaume-Uni) découvre cette mutation bactérienne chez un patient suédois qui revenait d'une hospitalisation pour chirurgie esthétique en Inde. Il faut savoir en effet que le "tourisme médical" est très développé en Inde pour des interventions de chirurgie esthétique, cardiaque, entre autres, à des prix souvent inférieurs de moitié à ceux pratiqués chez nous. En août 2010, un seul cas est connu en France : il s'agit d'une personne qui possède une bactérie NDM-1 dans sa flore cutanée, mais qui n'est pas malade. Environ 300 cas dans le monde, dont les trois quarts en Inde et au Pakistan, 37 au Royaume-Uni, d'autres en Australie, entre autres. En juin 2010, un patient belge est décédé. Les bactéries ont la faculté d'absorber des fragments d'ADN sous forme de plasmides, provenant d'autres bactéries. On a ainsi constaté que 25% environ du matériel génétique bactérien est un mélange provenant de nombreuses autres souches bactériennes. Ces absorptions d'ADN étranger produit des mutations et c'est l'une d'elles qui fait que certaines bactéries produisent l'enzyme NDM-1. Le résultat de cette mutation suscite naturellement de fortes inquiétudes, car la mutation change la nature des récepteurs présents sur la paroi de la bactérie, qui ne peuvent plus se lier aux antibiotiques. C'est cette enzyme qui rend inefficace les antibiotiques les plus courants, de la famille des bêta-lactamines (pénicillines, céphalosporines et même les carbapénèmes, utilisés jusqu'à présent dans le traitement des souches multirésistantes). Si des molécules d'antibiotiques parviennent néanmoins à pénétrer dans la bactérie, celle-ci est capable d'en modifier la structure et de la rejeter. On assiste donc à l'apparition de bactéries ultrarésistantes ou superbactéries pour lesquelles il ne reste pratiquement plus que 2 "anciennes" molécules antibiotiques actives : la colistine, qui ne peut être administrée que par voie intraveineuse et en petites doses, car toxique en prise massive, et la tigécycline, qui est inefficace contre les infections urinaires.