Urologie néphrologie, anatomie, chirurgie Adj. * réno : du latin renalis {rén(o)-, -rénal, rénine}, relatif aux reins ; * forme : du latin forma , moule, aspect. Le rein est un organe pair (il y en a normalement deux), de couleur brun rouge, situé dans la région lombaire de part et d'autre de la colonne vertébrale, et dont la principale fonction est la fabrication et la sécrétion de l'urine. En forme de gros haricot aplati, le rein mesure environ 12 x 6 x 3 cm. Le droit est situé juste sous le foie, alors que le gauche est contre la rate. Les reins sont entourés par une capsule fibreuse et très résistante. On trouve ensuite, de l'extérieur vers l'intérieur, une zone corticale ou cortex ou zone glomérulaire, qui contient jusqu'à un million de glomérules (voir ci-dessous) par rein. Puis la zone médullaire, formée par les pyramides de Malpighi, elles-mêmes constituées d'un nombre plus ou moins important de tubes collecteurs. Tous ces tubes collecteurs s'ouvrent dans les calices, qui donnent accès au bassinet, zone où est collectée l'urine avant d'être évacuée par les uretères vers la vessie. Adjectifs : rénal : qui se rapporte au rein ; réniforme : qui a une forme de haricot, semblable à un rein ; rénovasculaire : qui se rapporte aux reins et aux vaisseaux sanguins. * Des cellules aux reins : Les déchets cellulaires sont pris en charge par la lymphe interstitielle, puis passent dans les capillaires sanguins --> veines caves --> oreillette droite --> ventricule droit --> artères pulmonaires --> poumons --> veines pulmonaires --> oreillette gauche --> ventricule gauche --> artère aorte --> artères rénales --> reins, à raison de 1 500 litres de sang par jour ! * Les trois fonctions du rein : c'est un organe particulièrement bien vascularisé. Les capillaires issus de l'artère rénale se pelotonnent et forment les glomérules. Ce sont eux qui constituent l'essentiel de la zone corticale ou glomérulaire, entre la capsule fibreuse et les pyramides de Malpighi. Autour de chaque glomérule, une capsule creuse ou capsule de Bowman est le point de départ d'un tube urinifère (à ne pas confondre avec le tube collecteur). On appelle néphron l'ensemble glomérule + capsule + tube urinifère. C'est l'unité anatomique et fonctionnelle de filtration. Détail important pour comprendre l'efficacité du filtre rénal : les néphrons d'un rein mis bout à bout représentent environ 75 kilomètres ! 1 - Par différence de pression, 170 litres d'urine primitive passent chaque jour des glomérules (pression > 50 mm Hg) dans les capsules (p = 10 mm Hg). Cette urine primitive est constituée d'eau et de petites molécules, sels minéraux, glucides ... Cette première phase est la filtration glomérulaire. 2 - Pendant le trajet dans les tubes urinifères, 99% de l'urine primitive sont réabsorbés par les réseaux capillaires (eau, sels minéraux, glucose ...). Certaines substances ne sont éliminées dans l'urine que si leur concentration dans le sang dépasse un certain seuil : 1,7 g/L pour le glucose, 5,6 g/L pour le sel NaCl etc. Ce sont des substances à seuil. D'autres sont éliminées quelle que soit leur concentration : urée, acide urique, enzymes et hormones dégradées, médicaments, nicotines, anabolisants, certaines drogues ou leurs produits de dégradation ... Ce sont les substances sans seuil. Cette deuxième phase est la réabsorption tubulaire. 3 - Le rein transforme des substances toxiques (ammoniaque par ex.) en produits inoffensifs : acide hippurique, sels ammoniacaux, et synthétise des pigments urinaires : urochrome et urobiline. Cette troisième phase est celle des synthèses. Trajet complet de l'urine : néphrons --> tubes collecteurs --> calices --> bassinet --> uretères --> vessie --> urètre --> miction. En filtrant sélectivement le sang et en réabsorbant les éléments utiles, le rein joue un rôle détoxiquant et assure la régulation du volume et de la composition chimique du milieu intérieur, c'est-à-dire le maintient de l' HOMÉOSTASIE, grâce à l'action conjuguée de plusieurs hormones, dont l'ADH*, antidiurétique (hypothalamus et hypophyse) et l'aldostérone* (surrénale). Le rein sécrète aussi l'EPO ou érythropoïétine, hormone qui permet la maturation des globules rouges dans la moelle osseuse. Il permet en outre la transformation de la
vitamine D en sa forme active. Principales pathologies rénales : le cancer du rein, le kyste du rein. Pour d'autres pathologies, voir à néphro. * ADH : Endocrinologie et métabolismes, médecine biologique - Abrév. Antidiuretic hormone. *Anti- : préfixe indiquant lhostilité, lopposition ou la défense (contre) * dia : du préfixe grec dia- signifiant soit « séparation, distinction », soit « à travers » * urétique : du grec oûron [uro-, -urie, -urèse, -urétique], urine * hormone : du grec hormôn [hormon(o)-, hormonal], exciter. L'ADH ou hormone antidiurétique ou vasopressine est une hormone qui intervient dans la régulation des mouvements de l'eau dans l'organisme en diminuant les sorties d'eau dans les urines. C'est un polypeptidique de 9 acides aminés, synthétisé dans l'hypothalamus puis acheminé par le flux axonique jusqu'à l'hypophyse postérieure où il est stocké. Son action s'exerce sur le rein en favorisant la réabsorption de l'eau en augmentant les perméabilités du tube contourné distal et du tube collecteur. Sa sécrétion est activée par une hyperosmolarité plasmatique (osmorécepteurs hypothalamiques), une hypovolémie (volorécepteurs de l'oreillette gauche), une hypotension (barorécepteurs du sinus carotidien et de la crosse aortique). L'hypotonie plasmatique, l'hypervolémie et l'hypertension inhibent sa sécrétion. * Aldostérone : Endocrinologie et métabolismes, médecine biologique - N. f. * aldo : du mot ald[éhyde], lui-même formé à partir de al[cool] déhyd[rogenatum] ; * stérone : du grec stereos [-stérol, -stéroïde, -stérone], solide qui, avec kholê (bile) a formé cholestérol, découvert sous forme de cristaux blancs solides dans les liquides et les cellules de lorganisme ; désigne aussi les corps qui dérivent du noyau stérol. L'aldostérone est une hormone minéralocorticoïde (sécrétée par la corticosurrénale et qui agit sur l'équilibre hydrominéral) stéroïde, de poids moléculaire 360, impliquée dans la régulation de l'équilibre hydrominéral. Elle agit au niveau du rein, plus précisément des néphrons, en augmentant la réabsorption du sodium urinaire (NaCl) et en favorisant l'excrétion du potassium dans les urines, ce qui provoque une rétention d'eau. De plus, cette hormone déterminant une sensation de soif au niveau des centres hypothalamiques (dipsostat - du grec dipsos [dips(o)-, -dipsie], soif ; du grec statos, stasis [stat(o)-, -stat, -stase, -stasie, -statique, -statisme], station verticale, base, arrêt, stable), le sujet boit ce qui contribue à augmenter la volémie. La libération de l'aldostérone est sous la dépendance de l'angiotensine II. Ainsi, une partie de l'action hypertensive de l'angiotensine II est due à la libération d'aldostérone. L'aldostéronisme (ou hyperaldostéronisme) est la sécrétion excessive d'aldostérone, ce qui perturbe le bilan sodium - potassium), une hypertension artérielle, une rétention du sodium Na et une fuite urinaire de potassium K (hyperkaliurie). Il en résulte une alcalose métabolique. On distingue l'hyperaldostéronisme primaire, dû souvent à la présence d'un adénome surrénalien (c'est le syndrome de CONN) et l'hyperaldostéronisme secondaire, dans lequel tout le système rénine - angiotensine - aldostérone est perturbé. A noter que la sécrétion d'aldostérone est augmentée pendant les grossesses.