Biographie Endocrinologiste américain, né le 9 avril 1903 à Woodbine (New Jersey - États-Unis), mort le 22 août 1967 à Boston (Massachusetts - États-Unis). Le Dr. Gregory Pincus fut l'un des principaux scientifiques impliqués dans le développement du premier contraceptif oral. Les premières tentatives de mise au point d'un pilule contraceptive datent du début des années 1950, et Gregory Pincus, stimulé par Margaret Sanger, commence un programme de recherches à la Fondation Worcester, qu'il dirige à Boston. Il cherche à édifier une méthode contraceptive hormonale fondée sur la physiologie ovarienne pendant la grossesse. Durant la grossesse, l'ovulation cesse, ce qui peut être lié à l'augmentation de la sécrétion de progestérone : cette hormone pourrait servir de «contraceptif naturel». Afin de tester cette hypothèse, Pincus et Chuey Chang administrent des doses élevées de progestérone à des lapines : l'ovulation est interrompue. Pincus administre du stilbestrol en première partie du cycle, puis de la progestérone au cours de la seconde partie. Cette séquence suspend la survenue des règles. Pincus préconise l'emploi de progestérone pendant trois semaines, et il suspend le traitement pour déclencher les règles et reprend le régime progestatif au cinquième jour. Hélas, l'expérience n'est guère concluante : 15 pour cent des femmes traitées continuent à avoir un cycle ovulatoire normal. On ignorait alors que la progestérone, administrée par voie orale, est quasi inactive. Après de nombreux essais infructueux avec des dérivés de la testostérone (hormone mâle, le premier progestatif actif par voie orale, la noréthistérone, naît le 15 octobre 1951, synthétisé par George Rosenkrantz et Carl Djerassi, au sein de la filiale mexicaine des Laboratoires Syntex. L'équipe de Franck Colton, des laboratoires Searle, entreprend de synthétiser une autre série de dérivés de la progestérone. On y teste le norétynodrel, le plus actif des progestatifs, dépourvu d'activité androgénique. Les premiers essais sont difficilement interprétables, en raison d'une contamination chimique par un puissant estrogène, le 3-méthyléthinylestradiol. Sans le savoir, Pincus avait étudié une association oestro-progestative. Sous le nom de mestranol, cet ester sera, par la suite, effectivement adjoint au norétynodrel à très faibles doses, car il permet de régulariser les règles. Sur les 221 femmes mariées recevant l'association, aucune n'eut de grossesse pendant la période de l'étude, sauf celles qui avaient interrompu le traitement. L'association des deux stéroïdes fut commercialisée en 1959 aux États-Unis. L'année suivante, l'indication de «contraception» était approuvée. La concentration fut diminuée de moitié lors de la commercialisation de l'Enidrel ® en France. Au fil des ans, une course au mini-dosage fut lancée. La recherche du «naturel» est restée une obsession constante des pharmacologues de la contraception. Recherche paradoxale, tant est artificielle la recherche de l'infertilité.