| Dermatologie, médecine biologique, toxicologie Abrév. Polychlorobiphényles * poly : du grec polus , nombreux, plusieurs ; * chloro : du grec khlôros {chlor(o)-}, vert ; racine qui indique la présence de chlore ; * bi : du latin bis {bi-, bis-}, deux fois, qui indique la répétition ou la duplication ; * phéno : du grec phainein {phén(o)-, -phénol, -phénique}, apparaître, briller ; en chimie, relatif au phénol, extrait des goudrons et de la houille ; * -yl : du suffixe -yl(e) qui, en chimie, désigne un alkyle, cest-à-dire un alcane (terminaison -ane) qui a perdu un hydrogène. L'acné chlorique (ou chloracné) est une forme grave d'acné (du grec akmê [acné], qui a été altéré et qui signifie pointe), résultant d'une modification dégénérative des processus de différenciation des cellules des glandes sébacées et des kératinocytes, due en particulier aux hydrocarbures halogénés, au PCB (biphényles polychlorés ou polychlorobiphényles), aux dioxines et à de nombreux autres polluants industriels. Il est à noter que ces produits sont d'autant plus toxiques qu'ils s'accumulent dans les tissus, notamment les graisses et qu'ils agissent directement dans les noyaux des cellules en modifiant le comportement de l'ADN. Les dioxines sont des composés très stables qui se forment entre 300 et 350°C lors de la combustion de matières organiques en présence d'oxygène et de chlore (dans les incinérateurs par ex.) Il faut ensuite dépasser 800°C pour les décomposer. La chloracné se traduit par des modifications parfois spectaculaires de la peau du visage, du dos, des cuisses : apparition rapide de comédons, kystes et pustules qui peuvent modifier complètement un visage - voir le cas des personnes intoxiquées par l'accident chimique de Seveso, le 10 juillet 1976 et en particulier les enfants. Autre exemple plus actuel, mais qui provoque encore de nombreuses polémiques : le président de l'Ukraine Viktor Yushchenko que l'on a vu avec un visage profondément modifié par ce qui ressemble bien à une chloracné. Agent orange ? dioxines ? autre maladie ? il ne semble pas y avoir à ce jour de certitude, tant ce cas est politisé. Il n'y a pas une, mais de nombreuses dioxines, ainsi que plusieurs centaines de molécules qui ont des propriétés analogues. Une dioxine se compose de 2 noyaux aromatiques liés par de l'oxygène, avec un nombre variable d'atomes de chlore associés. La dioxine qui a causé l'accident de Seveso est la 2,3,7,8-TCDD ou 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine. Sans trop entrer dans les détails, on peut retenir comme principales dioxines les PCDD (dibenzodioxine polychlorée ou polychlorodibenzène dioxine) et les PCDF (dibenzofurane polychloré ou polychlorodibenzène furane). Parmi les molécules proches : les TCP (trichlorophénol) et les PCB (polychlorobiphényl) que les chimistes classent dans les "Dioxin like". A noter que, en plus de la chloracné qui est la partie la plus visible de cette affection, les dioxines agissent sur de nombreux organes. Entre autres : * effets cancérogènes très probables à long terme, parfois après plusieurs dizaines d'années, * effets non négligeables sur la reproduction : baisse de la fécondité, augmentation des stérilités, des avortements spontanés, des malformations ftales, * hépatotoxicité avec augmentation des enzymes hépatiques, * effets sur le système nerveux central et périphérique, * effets néfastes sur le système cardiovasculaire, * diminution des défenses immunitaires etc. Si les dioxines sont si dangereuses pour les êtres vivants, c'est parce qu'elles ciblent les récepteurs Ah des cellules (Ah pour Aryl-hydrocarbon ou hydrocarbure aromatique). Elles sont ensuite transportées dans le noyau de la cellule où elles pourront directement modifier le comportement de l'ADN. © Georges Dolisi |