Parasitologie pathologies infectieuses et tropicales, épidémiologie et santé publique N. f. * lèpre : du latin lepra dorigine grecque, de lepis {lépr(o-), lèpre}, écaille, relatif à la lèpre. Connue aussi sous le nom de maladie de Hansen, éléphantiasis des Grecs, hanséniase, la lèpre est une maladie infectieuse chronique due à l'action et au développement du bacille de Hansen ou Mycobacterium lepræ, très voisin du bacille de la tuberculose. Le bacille Mycobacterium lepræ a été découvert par Armauer HANSEN en 1893. On recense actuellement près de 300 000 nouveaux cas par an dans le monde. Le mode le plus probable de contamination se fait par par la peau et/ou les muqueuses nasales. Les bacilles remontent ensuite le long des nerfs périphériques et l'un des problèmes majeurs de cette épidémie est sa période d'incubation qui peut durer de 3 à 5 ans, parfois bien davantage, avant que la maladie ne se déclare. Pendant ces années où la personne contaminée ne se sait pas malade, elle est contagieuse et peut transmettre la maladie. C'est cette donnée qui empêche d'éradiquer la lèpre au niveau mondial, car il existe un traitement qui est une polychimiothérapie (ou PCT) à base de Dapsone, Rifampicine et Clofazimine.. Extraits du site de l'Institut Pasteur : "Ces 20 dernières années, plus de 12 millions de lépreux ont été guéris, et la lèpre a été éliminée dans 108 des 122 pays où elle était considérée par l'Organisation Mondiale de la Santé comme un problème de santé publique. Mais la lèpre reste un problème majeur dans 14 pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine. Six pays regroupent 83% de la prévalence mondiale et 88% des nouveaux cas annuels mondiaux : Inde, Brésil, Indonésie, Népal, République Démocratique du Congo, Mozambique. La lèpre reste endémique dans de nombreux autres pays (Angola, Madagascar, République Centrafricaine, Tanzanie,... ). L'OMS estime qu'il existe aujourd'hui 2,8 millions de lépreux dans le monde." Les manifestations de la lèpre sont essentiellement cutanées (donc visibles) et nerveuses. Sur la peau, les macules ou papules qui apparaissent sont dépigmentées ou au contraire hyperpigmentées. En 1937, le Congrès de la Lèpre qui s'est tenu à Madrid a défini les stades suivants : * La lèpre tuberculoïde ou lèpre de type T ou de type TT : elle se caractérise par des atteintes cutanées en faible nombre, limitées en surface et généralement dépigmentées. Ces altérations sont anesthésiques (insensibles) ou hyperesthésiques. Par contre, l'atteinte nerveuse est déjà importante, avec épaississement des nerfs, apparition de troubles sensitifs aux extrémités, ulcération et perte de phalanges (on parle alors de lèpre mutilante), atrophie des muscles de la face et atteintes oculaires pouvant déboucher sur une cécité. * La lèpre lépromateuse ou lèpre de type L ou de type LL : les lésions cutanées sont plus importantes et extensives. Ce sont des lépromes : macules et papules rougeâtres à cuivrées, présents sur la face, les poignets, les chevilles, les coudes et les genoux. Les nerfs sont moins atteints que dans le type T, mais la contagiosité est redoutable. Le test à la lépromine est négatif, alors qu'il est positif dans la forme T. Les formes TT et LL sont aussi appelées lèpres polaires. * Il existe des formes I ou interpolaires ou indéterminées ou intermédiaires. Dans cette classification, les spécialistes appellent ces formes "borderline" et y distinguent la lèpre BT ou borderline tuberculoïde, la lèpre BB ou borderline borderline et la lèpre BL ou borderline lépromateuse. Actuellement, la classification tend à se simplifier : - lèpre indéterminée, forme de début de la maladie avec apparition des premières lésions cutanées, - lèpre tuberculoïde avec lésions cutanées et nerveuses, - lèpre lépromateuse avec nodules et lépromes cutanés, aggravations des infirmités, amputations et cécité. Si le malade présente 1 à 5 lésions cutanées insensibles, les médecins parlent de lèpre paucibacillaire (* pauci : du latin pauci- qui signifie peu nombreux), et de lèpre multibacillaire si le nombre des lésions insensibles est supérieur à 5. Si le traitement est correctement suivi, il faut 6 mois (forme paucibacillaire) à un an (forme multibacillaire) pour guérir la lèpre. Espoirs : en 2001, le séquençage du génome de Mycobacterium lepræ a été mené à terme et cette connaissance permet à des équipes de chercheurs de lutter contre les résistances du bacille aux traitements et d'espérer la mise au point dans un avenir proche, d'un traitement plus simple et facile à supporter.