Parasitologie pathologies infectieuses et tropicales, médecine biologique N. m. D'un mot swahili qui signifie "marcher courbé, langue parlée en Tanzanie où la première épidémie de chikungunya a eu lieu en 1952". [Angl. : Chikungunya] La maladie de Chikungunya ou "Chik" touche l'Asie du Sud-Est, l'Afrique sub-saharienne et plus récemment, l'océan Indien et peut affecter l'homme mais aussi les oiseaux, reptiles et de nombreux mammifères. Cette maladie s'est médiatisée fin 2005 et en 2006 en France, du fait qu'elle touche la Réunion et se développe proportionnellement à l'intensité des pluies. Elle est transmise par les piqûres de moustiques Aedes albopictus et, si on la considérait encore récemment comme rarement mortelle, (il y a quand même 6 décès enregistrés le 31 janvier 2006 chez des personnes fragilisées) elle est loin d'être bénigne. Aedes albopictus Due à un alphavirus de la famille des Togaviridae, elle se déclare après une incubation de 4 à 7 jours, puis se traduit par des fièvres parfois paroxysmiques, avec de violentes céphalées et arthralgies ou douleurs articulaires (ce qui explique son nom car les personnes atteintes ont du mal à marcher droit) et parfois des complications neurologiques pouvant se traduire par des encéphalites. On note aussi des éruptions cutanées sur le visage et le tronc, parfois des nausées, vomissements et diarrhées. Il n'y a actuellement aucun vaccin ni médicament efficace contre ce virus, mis à part la chaleur (plus de 60°C), la dessiccation et certains antiseptiques comme l'alcool. La convalescence dure plusieurs semaines, avec un état de fatigue (asthénie) important et des douleurs qui ne régressent que lentement. Certains malades souffrent des articulations pendant plusieurs années. Actuellement l'essentiel de la lutte consiste à démoustiquer les zones les plus atteintes et à se protéger des moustiques par tous les moyens classiques : moustiquaires, spray répulsifs, destruction des larves dans les eaux stagnantes ... En principe, la maladie ne se transmet pas d'homme à homme, mais à la Réunion des cas de transmission maternoftale ont été confirmés. * Le 23 février 2006 : 77 décès seraient liés directement ou indirectement à la maladie. 130 000 personnes sont atteintes à la Réunion (chiffres publiés par l'InVS - Institut de Veille Sanitaire) et le gouvernement français décide d'intensifier ses moyens de lutte. En outre, il y aurait, à cette même date, plus de 1 500 cas à Mayotte et d'autres aux Seychelles, à l'île Maurice, à Madagascar.