Hématologie, urologie, médecine biologique - N. m. * pyr-, pyro : du grec pur [pyro, pyréto, pyrex, -pyrine], chaleur, feu. Explications : découverte en 1820 de l'acide pyro-kinique par MM Joseph PELLETIER (1788 - 1842) et Joseph-Bienaimé CAVENTOU (1795 - 1877), découvreurs de la quinine et de la strychnine, et qu'ils appelèrent "pyro-kinique" car ils l'obtinrent en décomposant l'acide kinique "par le feu". En 1818 déjà, HOUTON-LABILLARDIERE décrit aussi sa découverte de l'acide pyro-mucique en "décomposant par le feu" l'acide mucique. L'acide pyro-racémique (ou pyroracémique) est l'ancien nom de l'acide pyruvique, dont les sels ou formes ionisées sont les pyruvates. A noter également que cet acide a d'abord été produit par la distillation à sec (par le feu) de l'acide racémique (d'où pyro-racémique), lui-même dérivé du raisin. * uve : du latin uva [uvéo-, -uvéal], raisin, (relatif en médecine à la couche pigmentaire de l’iris ou à l’ensemble formé par la choroïde et l’iris) ; * ate : suffixe désignant en chimie et en biochimie un sel ou une forme ionique. Un pyruvate est donc un sel de l'acide pyruvique ou sa forme ionisée : CH3-CO-COO-. Dans le sang, les valeurs normales de l'acide pyruvique ou pyruvicémie (émie : du grec haima, [-émie, héma-, hémato-, hémo-] : relatif au sang) sont comprises entre 3 et 9 mg/L ou 34 et 102 µmol/L ou mEq/L de sang total et seules sont significatives les valeurs supérieures à 13 mg/L. L'acide pyruvique s'accumule dans l'organisme si la carboxylase (ou ester phosphorique de la vitamine B1) n'agit plus pour la dégrader. Il en résulte une hyperuvicémie observée dans les hypovitaminoses B1 et les avitaminoses B1 (par exemple dans les polynévrites alcooliques). L'acide pyruvique (syn. : acide pyroracémique (ancien), acide a-cétonique) a comme formule CH3-CO-COOH et son poids moléculaire = 88. Il se forme pendant le métabolisme des glucides : 1 glucose (C6H12O6) ----> 2 acides pyruviques avec production de 2 ATP. C'est le produit final de la glycolyse qui, en fonction de la présence ou de l'absence de dioxygène, est transformé dans des voies métaboliques différentes. En anaérobiose, l'acide pyruvique se comporte comme un accepteur d'hydrogène (e-, H+) et donne naissance à l'acide lactique (fermentation lactique) ou à de l'éthanol (fermentation éthylique) s'il y a une décarboxylation oxydative. Dans un muscle en effort important et insuffisamment oxygéné, c'est cette production puis accumulation d'acide lactique qui provoque la sensation de fatigue musculaire.