Dictionnaire médical |
Pédopsychiatre Pédopsychiatrie Pédopsychiatrique | |
Pédiatrie, psychiatrie psychologie - N. m. * pédo : du grec pais, paidos, paidion [pédo-, -pédie, -pédion], petit enfant ; * psycho : du grec psukhê [psych-, psycho-, -psychie], anc. souffle, auj. esprit, âme ; * iatre : du grec iatreia [-iatre], traitement iatros, médecin. Le pédopsychiatre est le médecin spécialisé dans le dépistage et le traitement des maladies mentales de l'enfant et de l'adolescent. "La pédopsychiatrie en tant que discipline médicale autonome est apparue récemment en France, dans l'enseignement du certificat d'études spéciales de psychiatrie, en 1972". Les techniques psychologiques telles que les thérapies comportementales (consistant à substituer un comportement adapté à un comportement pathologique), les thérapies psychanalytiques individuelles ou de groupe à travers le dessin, le jeu de rôle, les marionnettes, la pâte à modeler, les thérapies familiales, les techniques de relaxation utilisées en cas de tics ou de bégaiement ont fait la preuve de leur efficacité. L'hospitalisation en milieu pédopsychiatrique a également subi une révolution. Elle s'effectue dans des services spécialement aménagés, comportant des jouets en grand nombre, disposant de personnel spécialisé (psychologues, éducateurs, enseignants) et proposant des activités intéressantes et attrayantes pour l'enfant. Ces structures n'ont aucun point commun avec les milieux psychiatriques adultes et permettent de prendre en charge des malades jusqu'à un âge au-delà duquel ils devront, si besoin, être placés en l'hôpital psychiatrie classique. Principaux troubles mentaux rencontrés en pédopsychiatrie (liste non exhaustive) : * Les troubles de la latéralisation (choix de la main droite ou de la main gauche). * Le bégaiement, qui existe de façon physiologique normale aux alentours de 3 ans. * La dysorthographie (trouble de l’acquisition et de la pratique de l’orthographe) et la dyslexie (difficulté à comprendre et reproduire l’écriture) sont le plus souvent associées et font généralement suite à un retard de parole et de langage. * Les troubles du sommeil. * Le somnambulisme (accomplissement automatique de certains mouvements, notamment la marche, durant le sommeil). * L’anorexie (absence ou perte d’appétit) du nourrisson est le plus souvent bénigne et n'a rien à voir avec l’anorexie de l'adolescence. * Le mérycisme (rumination alimentaire) correspond le plus souvent à une carence affective (isolement) ou relationnelle chez les jeunes enfants. * L’énurésie et l'encoprésie (impossibilité de retenir les urines et les selles), surtout la nuit, concernent davantage les garçons que les filles. *L'instabilité psychomotrice (hyperactivité) se caractérise par des troubles de l'attention et de la concentration. Les anglo-saxons utilisent généralement le terme d’enfants hyperkinétiques. * Les tics et la maladie de Gilles de la Tourette s'observent plus particulièrement chez le garçon. * Le pica correspond à l’ingestion d'objets non comestibles. * La dyscalculie (difficulté d’apprentissage du calcul), très rare. * Les troubles du langage oral peuvent aller du simple retard de parole aux difficultés graves en passant par les retards de langage. * Le zézaiement et le chuintement sont le plus souvent bénins. * Les troubles de la personnalité qui comprennent les différents types de névrose : infantile, hystérie de conversion (lors de laquelle les troubles semblent organiques), phobique (peur irraisonnée de certains objets ou de certaines situations), obsessionnel (idée fixe entraînant une angoisse), angoisse (anxiété entraînant des troubles physiques). * Les psychoses aiguës (individualisées relativement récemment car longtemps « réservées» aux adultes) regroupent les épisodes psychotiques aigus chez des enfants présentant des délires hyperthermiques (dus à une élévation importante de la température), les psychoses traumatiques à l'occasion d'un événement individuel (accident de la circulation, tremblements de terre, guerre, catastrophe diverses), et les psychoses dues à la toxicomanie. * L'autisme (repli sur soi associé à une perte de contact avec l’extérieur) infantile précoce (1 à 2 cas pour 2000 à 3000 naissances) touchant plus particulièrement le sexe masculin (3 à 4 garçons pour 1 fille) et débutant toujours avant 3 ans. * Les psychoses non autistiques dont le début est un peu plus tardif et qui concernent les deux sexes. * La psychose symbiotique, qui se déclenche vers 2 ou 3 ans à l'occasion des premières séparations (entrée à l’école maternelle par exemple) et dont les troubles peuvent s'exprimer de différentes manières (perturbation du sommeil, de l'alimentation, de l'élimination) pouvant aller jusqu'à des hallucinations. * La schizophrénie infanto-juvénile débute pendant ou après l’adolescence et correspondrait aux formes les plus précoces des psychoses schizophréniques ou dissociatives de la post- puberté. Le pronostic demeure relativement grave (inadaptation socioprofessionnelle, insertion précaire du sujet). Le traitement doit être proposé le plus rapidement possible. * Les dépressions qui touchent le bébé ont été traitées par Mélanie Klein, pour qui la dépression maternelle est la cause quasi certaine de ce type de dépression. * Les dépressions de l'adolescent. * Le suicide concerne environ 700 filles et garçons de 4 à 24 ans chaque année en France. Entre 20 000 et 40 000 enfants font chaque année une tentative de suicide. * La toxicomanie et la délinquance constituent un problème psychosociologique de plus en plus fréquent. Traitement : Les médicaments utilisés chez l’enfant sont les mêmes que ceux de l'adolescent et que ceux de l'adulte. Bien entendu, il est nécessaire de respecter les doses en fonction du poids de l'enfant. Les médicaments les plus couramment utilisés sont les neuroleptiques dans les syndromes psychotiques, les anxiolytiques dans les syndromes anxieux, les amphétamines en cas d'instabilité grave (surtout chez les Anglo-Saxons, d'ailleurs cette indication est contestée dans de nombreux pays). Les psychothérapies peuvent être individuelles ou de groupe, ambulatoires ou institutionnelles. Elles utilisent le dessin, le jeu, le jeu de rôle, les marionnettes, la pâte à modeler, etc.. Les séances dépassent rarement une demi-heure. Il est nécessaire d'associer les parents à cette démarche psychothérapique. Les thérapies familiales sont le plus souvent utilisées pour des situations psychopathologiques graves comme l'autisme infantile précoce, l’anorexie mentale de l'adolescent, les perturbations sévères de la communication intra familiale. Les thérapies comportementales, que certains considèrent comme un véritable dressage, posent un réel problème éthique. La rééducation peut être orthophonique ou psychomotrice. La relaxation est très utile dans certaines indications (bégaiement, tics, instabilité). © Georges Dolisi | |
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