Algologie, anesthésiologie réanimation - N. f. Du grec aisthêsis [esthésio, esthésie], sensation, perception. L'anesthésie locale, ou locorégionale (ou loco-régionale) a pour but l'insensibilisation d'un territoire donné et limité. On distingue essentiellement l'anesthésie locale transcutanée et l'anesthésie locale par infiltration sous-cutanée. Les anesthésiques locaux (ou loco-régionaux) bloquent les canaux sodium (Na+) des membranes des neurones et interagissent dans l'excitabilité neuronale périphérique. La conduction nerveuse est bloquée (donc le message de la douleur) de façon réversible. Ce blocage varie en fonction des doses appliquées, mais aussi des fibres nerveuses concernées : les fibres C de la douleur ne possédant pas de myéline sont donc bloquées avant les autres. La lidocaïne et les autres anesthésiques locaux (AL) de type amide sont les plus utilisés parmi de nombreux autres. Quelques exemples : TAC : Tétracaïne 0,5%, Adrénaline 1/2000, Cocaïne 11,8% ; LET : lidocaïne 4%, Épinéphrine 1/2000 et Tétracaïne 0,5 à 2% ; crème EMLA (Eutetic Mixture of Local Anesthetics) : prilocaïne et lidocaïne en proportions égales dans une émulsion eau - huile ; Voltarène, Profenid, Niflugel, Percutalgine, Xylocaïne etc. L'anesthésie locale transcutanée agit sur les fibres nerveuses in situ. La vitesse d'absorption dépend de l'état de la peau (elle est plus lente si la peau est saine) et de son épaisseur. A noter que sur une muqueuse, la vitesse d'absorption correspond à une injection intraveineuse. Dans l'anesthésie locale par infiltration sous-cutanée, l'anesthésique est injecté directement au niveau des tissus douloureux. L'injection doit être lente pour éviter la distension douloureuse et traumatisante des tissus.